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  • Crédit : Julia Ivantsova

Voyager avec son vélo? Respirez!

Malgré l’ampleur des restrictions imposées aux cyclotouristes depuis quelques années, les mordus de vélo ne reculent devant rien (ou presque) pour assouvir leur passion et font fi des embûches. Voyager avec son vélo est difficile, mais il existe tout de même certains trucs et astuces!

Certains des appareils de sécurité sont trop petits pour « scanner » de gros bagages et l’on nous oblige souvent à ouvrir la boîte ou le caisson (qu’on a emballé avec précaution) afin que l’agent effectue les vérifications d’usage. Il faut ensuite tout refermer. Caisse rigide ou boîte de carton : qu’importe le moyen, des histoires d’horreur ont été entendues partout. Qu’il soit écrit « fragile » ou pas, votre contenu n’est pas toujours manipulé avec soin…

Et dire que c’était gratuit il y a encore quelques années à peine! La plupart des compagnies aériennes réclament maintenant de 50 à 125 $ par vol pour embarquer votre monture. Lors d’un récent voyage sur Air Canada, alors que j’avais pris soin de m’informer préalablement du coût exigé pour le transport du vélo, j’ai eu toute une surprise en me pointant au comptoir à Dorval. Le prix avait doublé! La raison : « Vous avez acheté votre billet avec Air Canada, mais c’est American qui exploite le vol. Le tarif d’American est de 120 $ US. » Remarquez que ça pourrait être pire : j’ai lu quelque part sur Internet qu’un cycliste s’est vu demandé 120 euros par Emirates et Gulfair pour un surplus de quatre kilos à peine.

Peu importe la valeur de votre jouet, les assurances des compagnies aériennes ou ferroviaires (et même vos assurances civiles personnelles) ne couvrent qu’une valeur minime de votre monture, à moins de payer un extra substantiel. Par exemple, pour les voyages en train, la responsabilité de Via Rail pour une bécane se limite à 250 $. Bon nombre d’assureurs ne couvrent pas davantage que 2 000 $ ou 3 000 $ par vélo. C’est le cas notamment chez Aviva, qui exige ensuite 4,50 $ par tranche de 100 $ de valeur supplémentaire. Faites le calcul pour votre bijou de 8 000 $!

« Tout cela peut avoir l’air épouvantable quand on compare avec un passé pas si lointain », commente André Primeau, le fondateur de Primeau Vélo et du club Les Bicycologues. « J’ai toujours l’habitude d’apporter aux Cubains des pièces, pneus, chambres à air et même des vélos usagés. La dernière fois, ça m’a coûté 180 $ pour mon bagage humanitaire. Mais ça ne m’empêchera jamais d’apporter mon vélo. Être confortable et bien ajusté quand on va rouler quotidiennement pendant une ou deux semaines, ça n’a pas de prix. » Paul Dubrule, de Voyages Gendron, apporte aussi un point important : « Il peut être paniquant pour certains de s’habituer à un vélo de location, spécialement dans les descentes ou les courbes. »

Bien protéger son vélo

Pour le transport en train au Québec et au Canada, Via Rail n’exige pas toujours de démonter son vélo, sauf le guidon et les pédales. En Europe, les règles diffèrent d’un pays à l’autre. Pour la France, la SNCF met à la disposition des voyageurs un Guide Train+Vélo.

Afin d’éviter des désagréments, il est sage de chouchouter votre précieuse bicyclette avant le départ. Protégez bien votre cadre avec des « tuyaux » ou gaines en styromousse, démontez pédales, guidon, selle et le dérailleur arrière. Posez des entretoises à la fourche avant et au hauban arrière pour empêcher qu’ils soient écrasés. Évitez que des pièces mobiles ou le cadre puissent se déplacer à l’intérieur de la boîte ou du caisson. Pour ce faire, insérez des petits sacs de vêtements dans les espaces vides. S’il le faut, utilisez aussi du papier bulle d’une épaisseur allant de 5 à 15 cm. Vous nous remercierez si les responsables de la manutention empilent votre carton à l’horizontale sous 20 autres boîtes! N’oubliez pas de dégonfler vos pneus et ne transportez pas de bombonnes d’air comprimé.

Certains choisissent d’expédier leur vélo dans la soute à bagages, protégé uniquement par un sac en plastique. Aussi étrange que cela puisse paraître, on a entendu très peu de récits négatifs avec cette méthode : « Les vélos sont placés à un endroit dédié aux articles fragiles dans l’appareil. Ils ne sont pas positionnés au même endroit que les valises qui risqueraient de se retrouver par-dessus vos vélos », soutient Stéphanie Therrien, chef, Amélioration des affaires chez Air Transat.

Alternative : la location

Alors, pourquoi ne pas louer à destination? Sauf pour quelques rares exceptions, la location de bécanes de qualité n’est pas un service très développé. Ainsi, aux stages de Stephen Roche, à l’île Majorque, le tarif de location d’un vélo en carbone s’élève à 25 euros par jour, ou 100 euros par semaine, assurance dégât matériel incluse. Ce qui n’est pas vilain. Par contre, pour un séjour à Tucson (Arizona), l’une des seules boutiques à offrir le prêt de vélos carbone de qualité exige 65 $ par jour ou 325 $ par semaine, en plus d’un dépôt de sécurité de 1 250 $.

Paul Dubrule ajoute que « si vous désirez prolonger votre séjour sans faire de vélo, il vous faut penser à transporter votre caisson de vélo, ce qui peut devenir problématique. » Il croit aussi que l’explosion des coûts de transport va entraîner l’augmentation de l’offre de location dans les endroits réputés pour les séjours cyclotouristiques.

Christiane Messier, une cyclotouriste membre de l’Association cycliste pour le développement des affaires (ACDA), n’a que des éloges pour la formule locative à laquelle elle a goûté en Italie : « L’hôtel où je vais propose un vélo de très haute qualité à ma taille pour 25 euros par jour. L'année dernière, mon vélo était rutilant et sortait directement de l'usine! »

Afin que la logistique de plus en plus lourde ne vienne écraser vos ardeurs, mieux vaut donc vous mettre sur le braquet vacances et sagesse. Et… respirez!

Encore plus
• viarail.ca/fr/infos-utiles/bagages
• aircanada.com/fr/travelinfo/airport/baggage


Ne passez pas à côté de notre Dossier cyclotourisme pour davantage de conseils et d'idées!

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