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Protéger au moins 50 % de notre territoire public

L’eau fraîche, l’air pur et l’entreposage du carbone sont des privilèges que nous offre la nature et qui ne coûtent presque rien : l’unique prix consiste à conserver cette nature à l’état sauvage. Pour assurer leur pérennité, ces services naturels requièrent qu’au moins 50 % du territoire public soit protégé. Difficile à atteindre? Disons plutôt qu’il s’agit d’une solution qui demande des efforts collectifs. Notre programme Horizons sauvages s’est donné pour objectif de catalyser ces efforts de conservation.

Les effets du déséquilibre de nos systèmes naturels et le bouleversement des systèmes climatiques se font déjà cruellement sentir. Nos océans se vident de leurs poissons, nos rivières sont polluées ou harnachées et des espèces symboliques sont menacées de disparaître : le caribou forestier et l’ours polaire n’en sont que quelques exemples.

 

Le Québec et le Canada peuvent faire partie de la solution. Notre pays possède un des trois derniers grands écosystèmes forestiers de la planète : la forêt boréale. Celle-ci compte parmi les plus puissants antidotes aux changements climatiques. Grâce à nos hivers froids qui favorisent une décomposition lente, le sol de la forêt boréale (incluant les zones humides et la taïga) constitue le plus grand réservoir de carbone terrestre. Nous sommes ainsi les propriétaires du plus grand entrepôt de l’un des principaux gaz à effet de serre.

Le Québec abrite des richesses naturelles extraordinaires, dont la plus grande harde de caribous au monde : celle de la rivière George dans la baie d’Ungava. Le cinquième de la forêt boréale canadienne se retrouve aussi dans notre belle province. La grande région de la Gaspésie jouera un rôle de premier plan dans un avenir proche. En effet, saviez-vous que dans le contexte actuel en changement, l’« Arche de Gaspé » a un rôle équivalent à celui qu’a joué celui de Noé dans la Bible? Protéger la nature en Gaspésie aura une influence centrale pour l’ensemble de la faune et de la flore dans l’est de l’Amérique du Nord.

La conservation de 50 % de notre forêt laisserait de grandes aires disponibles au développement durable de notre société, en passant de la foresterie écosystémique, au tourisme ainsi qu’à la production d’énergie renouvelable. Cette protection à grande échelle de notre territoire public n’est pas un combat contre Goliath, mais bien la recherche de solutions concrètes pour notre avenir à tous. Au Québec, 94 % du territoire est public, et il est de notre responsabilité de bien le gérer. Si la recherche de solutions demande de sortir de notre zone de confort, s’assurer d’un avenir optimiste plutôt que d’un futur rempli de craintes environnementales fait partie de nos devoirs envers les générations futures. À cet effet, au printemps 2007, une lettre publiée par un regroupement de 1500 scientifiques à travers le monde soutenait cette solution audacieuse de conserver au moins 50 % de la forêt boréale pour le bien-être de tous les habitants de la Terre pour assurer nos capacités de s’adapter aux changements à venir.

Pour ces raisons et plusieurs autres, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP)[1] et Mountain Equipment Co-op (MEC)[2] unissent leurs forces pour assurer un avenir non seulement aux activités de grande nature, mais à tous les citoyens de la Terre. Horizons sauvagesMCest donc plus qu’un portail interactif Web et un ensemble d’outils de communications : c’est un mouvement social cautionné par près de 2 000 000[3]de membres au Canada, qui veulent communiquer leur passion des grands espaces et créer une vision pour notre avenir à tous.

Dans un contexte où les actions du passé ne sont pas garantes de notre avenir, il est important de considérer honnêtement les faits pour trouver des solutions viables. Nous ne pouvons nier notre responsabilité face aux changements climatiques, ni la richesse de notre patrimoine naturel. Ainsi, l’idée de protéger au moins 50 % de notre territoire public (terre, eau douce et marine) n’est pas utopique ou grandiose, mais simplement basée sur la réalité du XXIe siècle. Participons ensemble à poser de petits gestes pour nos grands espaces.

Si vous désirez savoir plus sur le mouvement et y apporter votre contribution par un engagement, visitez notre site Web : horizonssauvages.org



[1]La SNAP est la voix canadienne pour la protection de la nature depuis 1963. Les idées créatives, la recherche scientifique et le dévouement de milliers de bénévoles et d'employés ont permis à la SNAP de jouer un rôle capital dans la protection du territoire public équivalant à plus de sept fois la superficie de la Nouvelle-Écosse. Depuis 2001, la SNAP travaille activement au Québec et avec ses partenaires à l’initiative Aux arbres citoyens! et la coalition SOS Parc Orford.

[2]MEC est le principal détaillant canadien de vêtements et de matériel de qualité pour la pratique d’activités de grande nature. Par sa mission, Horizons sauvages soutient deux des principaux objectifs à long terme fixés par MEC : la conservation des milieux naturels et l’encouragement du public à pratiquer davantage d’activités de grande nature non motorisées.

[3]Selon une étude auprès des membres de MEC, 75 % de ses 2,6 millions de membres (dont 350 000 au Québec en date de février 2007) trouvent important de protéger nos régions sauvages.

 

Marie-Ève Marchand est la directrice générale de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP – Québec) et travaille depuis près de deux ans en étroite collaboration avec MEC pour élaborer la mise en œuvre du volet francophone d’Horizons sauvagesMC– Big Wild TM.  

Harvey Locke est consultant et travaille dans le domaine de la conservation à travers le pays et à l’international depuis près de 25 ans. Nouvellement déménagé au Québec, il s’intéresse de près aux idées et actions des Québécois pour la conservation de notre nature sauvage.

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