Sentier international des Appalaches - La longue marche
On marche depuis de nombreuses heures déjà. Pourtant, la fatigue ne s’est pas encore emparée de nous. Après une longue succession de montées et de descentes, la liste des sommets conquis s’enfilent à une vitesse incroyable. Les uns après les autres, ils défilent alors que la végétation se modifie avec l’altitude. (photo © christianlevesque.com)
Terminé en 2000, le Sentier international des Appalaches (SIA) relie les plus hauts sommets du Québec, du Nouveau-Brunswick et du Maine. Au total, c’est plus de 1079 kilomètres de sentiers qui s’étendent du mont Katahdin (1605 m) jusqu’au parc Forillon. Une longue marche que l’on peut heureusement parcourir par section.
Jean-Pierre Harrison, mon guide à travers ces sentiers, connaît l’endroit par cœur. Il est l’un des nombreux bénévoles qui donnent leur précieux temps pour garder le sentier ouvert. « Le vent est notre pire ennemi », répète-t-il constamment lorsque nous rencontrons des arbres renversés qui bloquent le chemin. Ces passionnés de la région parcourent sans relâche les pistes pour déterminer les travaux d’entretien à y effectuer. « Nous comptons également sur les usagers pour nous ternir au courant de ce qui cloche tout au long du parcourt, car les distances sont considérables ici! ».
C’est au Québec que l’on retrouve la plus longue portion du sentier (644 km). Entrant par la vallée de la Matapédia, le chemin remonte vers le nord. Il suit ensuite la crête des monts Chic-Chocs dans la réserve faunique de Matane avant d’atteindre le parc national de la Gaspésie. De Mont-Saint-Pierre à Forillon, le sentier suit la côte pour se terminer aux falaises qui se jettent dans le golfe. On passe ainsi d’une zone forestière à un milieu semi-urbain.
En Haute-Gaspésie, vous êtes dans les montagnes le jour et dans les villages le soir. La section du parc de la Gaspésie est pour sa part située loin de la civilisation et vous fera découvrir des paysages magnifiques. Le secteur qui parcourt la réserve faunique de Matane est encore plus récent et les paysages y sont sublimes malgré les (trop) nombreuses coupes forestières…
Pour l’amateur de randonnées exigeantes que je suis, le secteur des monts Chic-Chocs et ses fameuses montagnes « les Notre-Dame » furent une véritable découverte. Probablement le secret le mieux gardé au Québec, cette succession de sommets partant du mont de l’Ouest (922 m) au mont Logan (1150 m), en passant par le mont Pointu (930 m) et le majestueux mont Nicol-Albert (890 m), est une destination idéale pour s’entraîner à la course en montagne, ou simplement se renforcer les muscles des cuisses.
La totale
Pour réaliser la traversée au complet du SIA, il vous faudra prévoir près de deux mois de marche et des dépôts de nourriture. Sur la portion québécoise, trois endroits sont destinés à cette fin. Les feux de cuisson sont permis dans les endroits aménagés et les refuges sont installés près des points d’eau. Vous pouvez également vous procurer un permis pour « grand randonneur » qui permet d'utiliser, sans réservation et selon certains critères, les sites de camping et les refuges du SIA (Prix 2007 : 300 $. Pour deux personnes : 500 $).
Guide de départ
Activité : longue randonnée.
Niveau : intermédiaire.
Distances : selon vos capacités, les abris sont situés à environ tous les 10 km.
Période : mi-juin à septembre (certaines restrictions lors de la saison de la chasse…).
Accès : plusieurs sections sont accessibles depuis des villages, d’autres depuis des chemins forestiers infestés de nids de poules.
Hébergement : tout le long de la portion québécoise, il y a 24 refuges, 5 abris et 28 aires de camping.
Coût : abris/refuges : 20$/nuit, camping : 9$/nuit.
Infos et réservation : contactez la Sépaq au 1 800 665-6527, www.sepaq.com
Autres infos : SIA/IAT – Québec : 418-562‑1240 poste 2299, www.sia-iat.com
Renseignez-vous auprès du comité du SIA pour connaître les services de navettes disponibles.
Procurez-vous les cartes des différents secteurs ainsi que le guide de randonnée du SIA « Le compagnon » pour tout savoir et avoir en main les numéros de téléphone importants. À plusieurs endroits sur le sentier (notamment les sommets des montagnes), le téléphone cellulaire fonctionne très bien.