Petar Stoychev : vers un 10e titre ?
Vainqueur à neuf reprises de la célèbre Traversée internationale du Lac St-Jean, Petar Stoychev pourrait bien écrire l’histoire en juillet prochain.
Comment êtes-vous devenu un tel nageur?
J’ai découvert la natation tout jeune, mais je me suis vraiment lancé dans la compétition à 17 ans. Lors de mon premier championnat européen, à Istanbul en 1993, j’ai fini deuxième et j’ai battu le record de vitesse bulgare. On m’a alors fait découvrir la nage en eau libre et les longues distances. Depuis, j’ai eu l’occasion de nager en rivière, en lac et même en mer. Je me suis lancé divers défis comme celui de traverser la Manche en moins de sept heures [réussi en 2007 avec un temps de 6:57:50]. Je participe depuis quinze ans à toutes sortes de marathons et de courses de natation internationales. Ma première participation à la Traversée du Lac St-Jean remonte à 1998. C’est en 2001 que j’y ai obtenu ma première victoire et… vous connaissez la suite.
À quoi pensez-vous dans ce genre de course?
Je me sens très seul, mais je me concentre sur mon objectif. Pour ne pas trop ressentir le froid, je m’imagine dans des eaux chaudes comme celles des Caraïbes. J’ai dû habituer mon corps et mon esprit à rester très longtemps dans des environnements froids. Je nage le plus souvent chez moi à Sofia, en Bulgarie, et quelques fois dans la mer Noire, qui n’est pas loin. Mais je préfère m’entraîner dans une piscine, car je contrôle mieux les distances et je peux enregistrer ma vitesse. Je réserve la nage dans les lacs pour les compétitions.
C’est le lac le plus froid dans lequel j’ai pu nager dans le monde! Seules les eaux de la Manche sont plus froides. L’organisation de cette course est vraiment de haut niveau et j’aime le public québécois qui y assiste : il est chaleureux, et je suis reçu comme un ami. C’est toujours avec plaisir que je participe aux courses canadiennes, comme celle de Magog. Vos lacs sont les meilleurs endroits pour un tel marathon de natation.
Est-ce possible de rafler un 10e titre consécutif de champion de Roberval?
Je suis confiant cette année encore. Je veux gagner une fois de plus cette course, car j’aime y participer. Beaucoup de gens sont derrière moi et me supportent. J’aime le public et j’espère qu’il m’aime tout autant. C’est vrai que les spectateurs se lassent parfois de voir toujours le même nageur gagner, mais tous les autres concurrents sur la ligne de départ sont de potentiels champions et je me méfie de chacun d’entre eux. Mais je vais essayer de remporter un dixième titre et de ne pas décevoir le public.
Tableau des médailles
En 2009, Petar Stoychev a remporté cinq des huit Grand Prix de marathon de la Fédération internationale de natation (FINA) : Santa Fe (Argentine), 57 km – Sumidero (Mexique), 15 km – Ohrid (Macédoine), 30 km – Roberval, 32 km – Magog, 34 km. Ce qui fait de lui le grand champion de nage en eau libre FINA pour une neuvième année consécutive, un record !
Crédit photos : Traversée internationale du lac Saint-Jean
